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En fait c'est quoi, au juste, l'inflation ?
Est-ce simplement une augmentation des prix et donc une baisse du pouvoirr d'achat , ou bien est-ce une dépréciation de la monnaie par surplus de billets sans contrepartie "metallique" ?
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1) La montée de l'inflation
Autrefois c'était le bon temps. Un sou était un sou. D'une année sur l'autre les prix ne bougeaient guère. Par exemple le pris du kilo de pain à Paris : 0,39 franc en 1830, 0,42 franc en 1913, soit +6,9% en 83 ans. Puis arrive la guerre de 1914 :1,58 franc en 1925 et 9,5 francs en 1991 soit une multiplication par 2 260 en 78 ans.
2) Les thèses explicatives en présence :
Evidemment, les théories n'on pas manqué, pour rendre compte de ce phénomène.
21 : L'inflation par la demande :
Excès de la demande globale (biens ou services) sur l'offre globale par exemple à l'entrée d'un concert où le nombre de places est inférieur au nombre de spectateurs, le billet d'entrée se revend plus cher que le prix officiel.
Pourtant dans un pays donné, la demande ne peut perpétuellement excéder l'offre : c'est la production qui détermine les revenus distribués, et l'on ne peut durablement dépenser plus d'argent que l'on ne gagne. A moins qu'une création de monnaie (sous forme de crédit) ne vienne gonfler la masse monétaire. Le crédit bancaire ou déficit du budget de l'état financé par des avances bancaires augmentent la masse de monnaie en circulation. L'inflation par la demande c'est en fait l'inflation par la monnaie. 0n aura reconnu les analyses classiques des quantitativistes. Le remède : couper le robinet du crédit
. On connaît la triste expérience des assignats révolutionnaires ou encore l'émission massive de Reichsmark par la République de Weimar.
Toutefois ces cas ne suffisent pas à prouver la thèse de l'inflation par la demande. D'une part, toute création de monnaie ne provoque pas automatiquement une hausse des prix, d'autre part, l'inflation n'a pas forcément une cause monétaire. La situation actuelle en est une illustration
22 : L'inflation par les coûts.
Pour les tenants de cette thèse, si le prix de vente d'un produit augmente, c'est que son prix de revient a augmenté. Et comme le prix de vente d'un produit constitue le prix de revient d'un autre, les hausses de prix s'entretiennent mutuellement. Reste à déterminer d'où vient la dernière hausse : ce peut être le prix des produts importés (c'est la faute du pétrole). De la même manière lorsque la monnaie baisse de valeur (dévaluation), cela engendre une pression inflationniste. La cause essentielle : les salairers et charges sociales. Lorsque cet élément connaît une hausse importante, les coûts s'en ressentent. La spirale inflationniste salaires/prix/salaires est bien connue. Mais pourquoi faire porter la responsabilité sur les salaires plutôt que sur les prix : qui a précédé l'autre?La hausse des salaires n'a d'impact inflationniste que dans la mesure où elle excède les gains de productivité réalisés. Augmenter le salaire d'un ouvrier de 10% n'aura aucune incidence sur le prix de revient si, parallèlement , la productivité de cet ouvrier s'accroît de 10%. Il est incontestable cependant que la désinflation des années quatre vingt a reposé en grande partie sur l'austérité salariale : les salaires et charges sociales ont progressé moins vite que les gains de productivité, si bien que la pression sur les prix s'est allégée.
Ce début d'explication vous convient-il?
Merci de bien vouloir me faire part de vos commentaires
Claude CERMENO
On pourrait bien sûr en discuter plus longement
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